J’ai une véritable passion pour la marche et les randonnées. J’affectionne ces instants passés en pleine nature, où le calme règne. J’aime écouter le gazouillis des oiseaux, aller à la rencontre des petits tangues (petit rongeur ressemblant à un hérisson) ou admirer le vol des pailles en queue.
Cependant, partir en randonnée en étant connecté et en harmonie avec la nature, communiquer avec elle, sentir la présence de toutes les formes de vie, prendre le temps de leur parler et d’écouter leurs messages, tout cela est quand même bien plus enrichissant ! Se retrouver pieds nus pour une méditation d’ancrage à la Terre, la laisser nous guérir, se poser contre un arbre, lui faire un câlin et bénéficier de son énergie réparatrice, c’est cela, se ressourcer !
Voici donc un aperçu de ce que représente pour moi le Chamanisme. Ce qui m’a particulièrement séduite c’était avant tout son lien avec à la nature.


Le tangue ressemble à un hérisson avec ses piquants, mais il appartient à une famille différente, les Tenrecidae. Il mesure entre 25 et 40 cm de long et pèse entre 1 et 2 kg. C’est un animal nocturne et solitaire qui vit dans des terriers et se nourrit principalement d’insectes, de fruits, d’escargots et de limaces.
Je parlerait ici d’une des formes du chamanisme, celle qui me convient le mieux. Il ne s’agit pas d’un article sur » LE » chamanisme, mais du partage de ma propre expérience qui fut finalement brève, néanmoins très enrichissante.
Pour faire simple…
Le Chamanisme est une pratique ancestrale qui vise à établir un lien profond avec la nature et les esprits.
Parcours initiatique nous permettant de nous relier à notre environnement, son approche nous incite à nous arrêter, à observer, à écouter, à ouvrir notre cœur à la magie du monde invisible qui nous entoure. Les pratiquants du Chamanisme ont une relation très particulière avec la Pachamama. Pacha signifie « terre » et mama « mère ». Cette Terre-Mère qui nous offre abri, nourriture et possibilités de guérison, est régulièrement vénérée lors des cérémonies.

Le chaman

Représentant de ce mode de vie, le Chaman est un intermédiaire entre le monde visible et invisible.
En totale connexion avec les esprits, il va recevoir des informations en se mettant en un état de « transe ». Véritable guérisseur du corps et de l’âme, il est également un grand connaisseur des plantes médicinales et maitrise les soins énergétiques. Un Chaman s’adresse à la nature et aux animaux. Il est à l’écoute de ce que lui enseignent les pierres, l’eau, les arbres, les lieux. Il s’adresse au vivant qui l’entoure et lui parle.
Longtemps, quand je faisais une randonnée, je profitais tout simplement des paysages. J’admirais la nature et cela m’amenait un soulagement passager, mais je n’établissais jamais de véritable connexion avec elle. Je percevais l’arbre comme un simple arbre, certes puissant et impressionnant, essentiel à la survie de l’être humain sur Terre. Cependant, je ne le considérais pas réellement comme un être doté d’un esprit et aussi vivant que moi.
En pénétrant dans la forêt, je ne recherchais pas ce que les Chamans appellent « le maitre des lieux », je ne lui demandais pas l’autorisation d’être là ou de cueillir une fleur. Je n’avais jamais appris à entrer dans un lieu de façon suffisamment respectueuse pour recevoir ses enseignements.
Mes premiers pas…
Un soir de pleine lune, me voilà donc, remplie de curiosité, prête à participer à une séance de méditation chamaniste. Arrivée sur les lieux, j’ai été accueillie par la maitresse de maison qui disait être une chamane. J’ai immédiatement aimé le cadre et l’énergie du lieu. Il y avait différents symboles dessinés un peu partout, une décoration très colorée, des plumes, des objets de rituel, de magnifiques plantes.
Tout cela donnait une ambiance particulière, un peu mystérieuse. Après avoir fait les présentations avec le petit groupe présent, la Chamane nous a conduits dans le jardin afin de commencer la cérémonie et la méditation. Nous avons tous été « saugés », chacun à notre tour, avant l’entrée dans le cercle.

Les peuples amérindiens utilisent la sauge blanche et le palo santo dans les rituels chamaniques pour bénir, purifier et guérir.
Leur fumigation purifie spirituellement les lieux, les personnes et les objets et permet d’accéder à une dimension sacrée.
La séance a commencé par un petit moment de relaxation. On entendait une belle musique et on devait se laisser guider par les paroles de la Chamane qui avait à sa disposition un tambour chamanique et un bol tibétain.
Je me suis très vite sentie emportée et submergée par cet instant de calme et j’ai senti qu’une connexion s’était établie entre tous les participants.
Nous étions tous ensemble mains dans la main, sous le regard lumineux d’une lune pleine et majestueuse. En cercle, nous avons chanté, dansé, nous avons allumé un feu dit « sacré », car il devenait un lieu d’accueil et de recueillement. La Gardienne du cercle nous a demandé d’écrire nos souhaits sur un petit bout de papier et de les mettre dans le feu avec l’intention qu’ils soient réalisés.
Durant le rituel, pendant un moment où la Chamane battait sur son tambour, elle s’est mise à parler dans un langage que je ne connaissais pas. J’ai su plus tard qu’elle parlait ce que l’on appelle le « langage galactique ». Aussi appelé le langage des étoiles, ce langage dit ancestral est une façon de communiquer sur un niveau multidimensionnel grâce à des codes et des vibrations particulières.
Même si je ne comprenais pas ce qu’elle disait, j’ai eu la sensation, en l’entendant, qu’elle s’adressait directement à mon âme. Par « âme » j’entends cette part de moi divine, parfaite, qui ne demande qu’à rayonner et briller. Ce langage, bien que complètement incompréhensible et que l’on ne peut traduire, avait pour moi, une connotation très familière. Avec un peu de pratique, j’avais la sensation que moi aussi j’aurais pu de façon très spontanée parler ainsi.
Je vous partage ici un soin en langage des étoiles.
J’avais vécu une soirée exceptionnelle durant laquelle, j’ai ressenti une connexion avec l’invisible d’une manière assez déroutante. C’est donc avec une certaine excitation que je me suis inscrite aux autres méditations, ateliers et sorties proposées.
Le tambour
Un des objets incontournables dans le chamanisme est le tambour. Dans le chamanisme, le tambour est un objet sacré, un pont entre le monde des humains et celui des esprits. Il est souvent utilisé dans les cérémonies pour invoquer les esprits, guider les âmes ou pour la guérison. Le son du tambour est censé aider le Chaman à atteindre un état de transe chamanique, facilitant le voyage dans les mondes spirituels.
À chaque méditation et voyage sonore, le son du tambour avait un effet très apaisant sur moi et me permettait de me déconnecter très rapidement de mon mental, de modifier mon état de conscience et d’être ainsi réceptive aux énergies de guérison transmises.
Je rentrais toujours chez moi avec une sensation de bien-être et de légèreté. Comme une impression d’avoir réellement voyagé dans un autre espace temps.
Un jour, la Chamane a proposé un atelier qui nous permettrait de fabriquer notre propre tambour. J’ai eu la chance de participer à deux reprises à la fabrication d’un tambour et, si c’était possible, je le ferais encore. C’est un moment vraiment exceptionnel, car cela ne consiste pas simplement à confectionner un instrument de musique, mais créer son propre tambour est un processus spirituel en soi. Durant ce moment, il est important de fusionner avec les matériaux, de les honorer, de les remercier et d’entrer complètement dans le processus de libération qui s’opère à travers nous.


Le tambour représente les battements de cœur de la Terre-Mère. Nous devons nous connecter à lui afin de le faire vibrer à sa juste fréquence et de lui permettre de devenir notre outil de guérison. Pour commencer, il faut choisir les matériaux, ce qui est en soi un acte sacré.
Traditionnellement, le cadre du tambour est sculpté dans un bois choisi pour ses qualités spirituelles ainsi que sa résonance.
La peau est sélectionnée avec un profond respect pour l’animal. Bien que les tambours soient fabriqués en peau, aucun animal n’est tué dans ce but précis. Les peaux utilisées proviennent pour la plupart d’animaux qui sont élevés et abattus pour leur viande et dont les peaux sont récupérées et valorisées par les tanneurs. Certains fabricants se les procurent également auprès des chasseurs qui les jettent, car elles sont considérées comme « des déchets ». La fabrication des tambours se fait avec l’intention de rendre hommage aux animaux qui ont donné leur peau et leur vie !
Cette mise au point était importante pour moi afin que je puisse participer à cet atelier en restant en accord avec mes principes. Les cadres étant déjà fabriqués et tous de mêmes tailles, nous devions choisir la peau de l’animal (chèvre, bison, cerf, cheval) qui allait devenir notre allié à travers ce tambour. Dotée de caractéristiques sonores et visuelles différentes, il était important de choisir celle qui correspondait le mieux à nos goûts et à notre sensibilité personnelle. Pour ma part, j’ai un tambour en peau de chèvre et un autre en peau de cheval
Après avoir tendu et accroché la peau sur le cadre en bois à l’aide d’une corde adaptée, il fallait créer ce que l’on appelle une mailloche (on l’utilise pour battre sur le tambour, à savoir que la mailloche représente le principe masculin, contrairement au tambour qui lui est le symbole du féminin. Le tambour se tient de la main gauche et la mailloche de la main droite).
Pour la fabriquer, nous sommes allés en forêt (la fabrication du tambour s’est faite sur deux journées). Après une belle cérémonie d’ouverture du cœur et dans une intention de profonde gratitude, nous sommes parti à la recherche d’un petit bout de bois qui servirait à créer la mailloche.
Bien entendu, je vais ici à l’essentiel, mais j’avais la sensation que tout ce que l’on faisait à ce moment-là prenait une nouvelle dimension, comme si c’était la première fois que je me retrouvais en forêt ou sur une plage. La Chamane profitait de chaque moment pour nous sensibiliser à la présence et à l’importance de chaque élément qui nous entoure.
Comme l’a si bien décrit Arnaud Riou dans son livre Réveillez le chaman qui est en vous : « Dans la vision chamanique, chaque être est doté d’un esprit, le plus petit insecte, le plus petit caillou, la plante la plus insignifiante sont dotés d’une conscience ressentant la douleur et la plénitude. Cette conscience n’est pas aussi complexe que celle de l’être humain, mais elle est tout aussi belle ».
Une fois notre petit bout de bois trouvé, notre mailloche a pu être fabriquée à l’aide d’un tissu et en fonction de nos propres goûts. Il était possible de personnaliser notre tambour avec des dessins et des petites décorations.
La dernière étape, très importante, était la cérémonie de consécration de notre tambour. Cette cérémonie sacrée nous a permis de nous connecter à l’esprit de l’animal qui a donné sa peau et de ne faire qu’un avec lui. Elle nous à également permis de charger notre tambour d’énergie spirituelle et de le dédier à notre pratique. C’est également à ce moment-là que nous lui avons donné un nom.
Pour conclure
En suivant tout ce parcours initiatique dans le chamanisme, mon but n’était pas de devenir une Chamane ou une Guérisseuse, ni de communiquer avec les Esprits, mais tout simplement de recevoir des outils afin de reprendre mon pouvoir en tant qu’être humain, de réveiller mon potentiel et de me réapproprier ma vie. Le Chamanisme m’a ouvert à d’autres dimensions, j’ai reçu des outils pour développer mes capacités sensorielles et développer mon intuition.
J’ai découvert des aspects de moi que je ne connaissais pas et j’ai pu établir une connexion avec mon être intérieur. Méditer aux côtés de la Chamane m’a permis de me libérer de certains blocages émotionnelles. Je me sens aujourd’hui plus en paix avec moi et les autres. J’ai pris conscience de ma valeur et de mon interdépendance avec les autres règnes sur Terre. Comme l’a écrit Marianne Grasselli Meier dans son ouvrage Le réveil des gardiennes de la terre : « Chaque être, chaque animal, chaque plante, chaque pierre, chaque esprit et allié, à sa place, bénéfique pour l’ensemble que constitue la vie sur Terre ».
Mon tambour est devenu un support dans mes méditations, un allié avec lequel je pose des intentions de guérison ou de guidance. Pour un moment de détente, en me reliant aux battements de mon cœur, je me laisse facilement porter par ses rythmes et le son qu’il émet. Je me suis connecté à mes guides spirituels, également appelés anges, animaux totems, êtres de lumière ou ancêtres. Ces êtres spirituels bienveillants m’accompagnent et me guident tout au long de ma vie. Toutes ces nouvelles connaissances me permettent d’avancer dans la vie de façon bien plus sereine et plus joyeuse.
À défaut d’avoir une famille « classique » et d’être entourée par l’amour d’un papa et d’une maman, j’avais trouvé encore mieux : j’avais trouvé une famille d’âme !
