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Cancer, les nouvelles approches

Cancer, les nouvelles approches

Cancer, les nouvelles approches

Les traitements métaboliques et le bleu de méthylène

« La physique nous parle d’énergie, d’électrons, de protons et de neutrons. Elle nous donne une autre façon de voir le cancer, la biologie et le vieillissement. Avec cette nouvelle grille de lecture totalement physique, le cancer devient une conséquence d’un excès d’électrons dans la cellule. Cela implique que des traitements bon marché sont possibles, et avec un tout autre modèle économique. »

Le docteur Laurent Schwartz

Au cours des dernières décennies, aucune des innombrables annonces de remède contre le cancer ne s’est révélée miraculeuse, la plus grande prudence est donc de mise. Mais depuis peu, de nouvelles approches métaboliques (dont les bénéfices restent entièrement à confirmer) commencent à émerger, et certains résultats sont étonnants et très prometteurs…

À ce jour, il n’existe aucune preuve officielle quant à l’efficacité des traitements métaboliques, mais certains témoignages semblent montrer un mieux chez des personnes atteintes de cancer qui se sont mises à les tester (avec plus ou moins de succès).

Pour le Dr Laurent Schwartz, auteur du livre Les clés du cancer, le « crabe » est probablement une maladie du métabolisme cellulaire, et en corrigeant certaines anomalies, de pair avec les traitements actuels, il espère ralentir sa progression et améliorer la vie des malades. Nous faisons le point avec Rémy, un infirmier qui s’est remis d’un cancer du pancréas l’année dernière et qui m’a contactée pour me parler de son expérience. Il nous livre dans cette interview ce qu’il a appris des travaux et du traitement du docteur Schwartz. 

– Élise : Bonjour Rémy. Pour vous présenter rapidement à nos lecteurs, vous avez 63 ans et vous venez de relever d’un cancer du pancréas. Rappelons que les chances de survie ou de guérison de ce type de cancer sont assez faibles. Seule la chirurgie (possible pour 20 % environ des patients), associée à la chimiothérapie, permet parfois de guérir complètement. Or, vous êtes aujourd’hui en totale rémission sans avoir subi de chirurgie. Selon vous, ce qui vous a aidé à guérir est le protocole du célèbre oncologue Laurent Schwartz. 

J’ai trouvé votre histoire passionnante et je vous remercie d’avoir accepté mon interview afin de partager votre expérience avec les lecteurs du magazine. Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, en quoi consiste ce traitement ? 

– Rémy : Bonjour Élise, bonjour à tous. Pour faire simple, il s’agit d’un traitement qui vise à freiner la croissance tumorale des cellules cancéreuses en se basant sur l’hypothèse selon laquelle cette maladie trouverait sa source dans une défaillance de l’activité mitochondriale des cellules de l’organisme, et dans leur incapacité à gérer la combustion du sucre.

– Élise : Quelles ont été vos sources et où avez-vous entendu parler de ce traitement pour la première fois ?

– Rémy : C’est une amie qui m’a parlé d’un livre, La fin des maladies ? Une approche révolutionnaire de la médecine, qui a été écrit par Laurent Schwartz en 2019. Quand je l’ai lu, j’ai suivi le raisonnement scientifique détaillé de l’auteur et son analyse des mécanismes cellulaires quand ils sont déréglés.

J’ai trouvé ça très pertinent. ça m’a amené, et c’est un choix purement personnel, à réfléchir sur mon mode de vie, puis à suivre le traitement intitulé Metabloc qui était présenté comme simple et non toxique. J’ai fait le pari d’une approche différente de la mala­die, et de toute façon je n’avais pas grand-chose à perdre.

– Élise : J’imagine en effet que vous avez pu retrouver un peu d’espoir. Pouvez-vous nous dire en préambule qui est le docteur Laurent Schwartz ?

– Rémy : Oui, c’est un cancérologue français né en 1958 qui a été chercheur au National Cancer Institute, puis médecin au Massachusetts General Hospital de l’université de Harvard où il s’est spécialisé en radiothérapie-oncologie dans les années 80. 

Il est revenu en France au début des années 90 pour officier comme praticien hospitalier. Ensuite, il est devenu célèbre après avoir formulé une théorie selon laquelle le cancer serait une maladie métabolique au fonctionnement relativement « simple », plutôt qu’une maladie liée au génome et considérée comme « obscure » dans ses origines. Pour sa démonstration, il s’est basé sur l’effet Warburg, à savoir la chute du rendement énergétique de la cellule. L’effet Warburg, c’est lorsqu’une cellule fermente et qu’elle est incapable de brûler le sucre qu’elle capte. Ce qui entraîne selon lui le cancer.

– Élise : Vous m’avez dit que dans son ouvrage Métastases : vérités sur le cancer, il avait pointé du doigt plusieurs échecs de la cancérologie moderne, et que cela lui avait valu quelques démêlés avec l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) ?

– Rémy : Oui, vous savez à quel point il est difficile de sortir des sentiers battus en matière de cancer, mais tout est vite rentré dans l’ordre avec l’AP-HP et il a été réintégré à son poste.

– Élise : Oui, nous le savons trop bien. Ce sont justement ces informations qui doivent circuler ! Alors, revenons à l’effet Warburg, celui qui est à la base de sa découverte. Pouvez-vous nous dire ce que c’est ?

– Rémy : Otto Warburg a été prix Nobel de médecine en 1931. Il avait observé, il y a un peu moins d’un siècle, que les cellules cancéreuses qui se développaient rapidement et anormalement possédaient des taux de glycolyse jusqu’à 200 fois plus importants que les cellules normales originaires du même tissu.

Alors, il a émis le postulat selon lequel ce changement dans le métabolisme constituait la cause fondamentale du cancer, car l’activité mitochondriale des cellules tumorales était affectée. Il en résultait selon lui la baisse du rendement énergétique cellulaire, puis le cancer, car les mitochondries ne parvenaient plus à brûler le glucose pour le transformer en énergie, entraînant une fermentation à l’intérieur même des cellules, qui grossissaient et proliféraient.

– Élise : Sa thérapie consiste donc à relancer l’activité mitochondriale ? Comment faut-il s’y prendre ?

– Rémy : Pour le découvrir, il a étudié tous les compléments alimentaires et médicaments qui pouvaient, simultanément ou non, permettre de redonner vie à la mitochondrie le plus longtemps possible, et donc ralentir la croissance tumorale. Après avoir fait une centaine de tests en laboratoire, il a observé dans un premier temps que la combinaison d’acide lipoïque et d’hydroxycitrate entraînait une stabilisation des tumeurs implantées chez les souris. Il a appelé ce traitement Metabloc.

– Élise : En pratique, en quoi consiste-t-il ?

– Rémy : Ce que je vous explique là est une synthèse personnelle, pas une prescription ou le traitement précis que le docteur Laurent Schwartz a mis au point. Pour ça, et si vous souhaitez aller plus loin, je vous recommande de lire Les clés du cancer (2022), comme je l’ai fait pour mettre à jour mes connaissances sur les différents protocoles de soins. La base du traitement Metabloc, c’est de l’hydroxycitrate et de l’acide alpha-lipoïque (posologie donnée dans son ouvrage) associés à une diète cétogène qui consiste à suivre un régime basé sur un apport majoritaire en matières grasses et minoritaire en glucides. L’objectif est d’entraîner la synthèse par le foie de cétones, qui viennent remplacer le glucose comme carburant énergétique de l’organisme. Il s’agit, au travers de cette alimentation, de donner le moins de « carburant » possible aux cellules cancéreuses qui sont friandes de glucose.

– Élise : Il faut donc éviter les aliments à fort index glycémique. Je pourrais vous en citer quelques-uns comme les confitures, les bonbons, les pâtisseries, les boissons sucrées. J’imagine qu’il faut aussi éviter les fruits et les glucides complexes riches en amidon comme les céréales, les féculents comme le pain, les pâtes, le riz, les pommes de terre, les haricots blancs ou les lentilles ?

– Rémy : Oui, ce régime consiste à privilégier les légumes verts et les aliments gras comme les olives, les avocats, l’huile d’olive, les fruits à coque (en quantité modérée), les viandes grasses, les œufs, les poissons gras, le beurre et certains fromages (sauf les yaourts et fromages à base de lait de vache pasteurisé). Retenez que trop de sucre fait le lit du cancer, du diabète et de la maladie d’Alzheimer.

– Élise : On voit que le régime cétogène est assez simple à suivre, ce qui n’est pas le cas du traitement Metabloc qui demande au minimum que le patient en parle à un oncologue sensibilisé à ce protocole pour avoir son avis. J’ai aussi entendu dire que depuis quelques années, le Dr Laurent Schwartz a lancé la piste du bleu de méthylène, un médicament et un colorant que tout le monde connaît. En quoi consiste ce traitement ?

– Remy : C’est sans aucun doute la piste la plus intéressante de ces dernières années. Elle consiste à améliorer la combustion du sucre par un apport d’acide lipoïque et de bleu de méthylène dans l’organisme. Pour l’heure, impossible de connaître le dosage recommandé, celui-ci dépendant de chaque cas et de chaque cancer, mais des études sont en cours.

– Élise : Ce dioxyde de chlore, plus connu sous le nom de bleu de méthylène, est une molécule très commune dont tout le monde a déjà entendu parler. Pouvez-vous nous le présenter brièvement ?

– Rémy : Oui, il a été découvert en 1876 par le chimiste allemand Heinrich Caro. On l’a longtemps utilisé pour lutter contre les bactéries, les virus et les champignons. C’est l’apparition des antibiotiques qui a marqué la fin de son emploi régulier.  Aujourd’hui, bien qu’il soit un peu oublié, il reste cependant une solution antiseptique et antioxydante simple et économique pour traiter certaines infections mineures. Son pouvoir colorant est lui aussi très pratique. Pour les angines, par exemple, on utilisait ce composé chimique pour combattre les virus en le déposant sur du coton, lui-même enroulé autour d’une aiguille à tricoter, que l’on allait frotter contre la gorge des patients.

– Élise : Certes, mais comment le bleu de méthylène peut-il être efficace contre le cancer ?

– Rémy : Il diminue la fermentation dans les cellules. On fait actuellement des essais cliniques pour mieux comprendre son mécanisme d’action. Quelques utilisations hors « autorisation de mise sur le marché » sont parfois aperçues comme traitement d’ultime recours en combinaison avec des chimiothérapies, dans l’espoir d’éviter certains effets neurotoxiques des anticancéreux, mais c’est encore très rare. 

– Élise : Ce composé courant et qui ne coûte presque rien a-t-il un avenir ?

– Rémy : C’est un remède de grand-mère qui était autrefois utilisé comme antiseptique et antibactérien. Il est malheureusement tombé en désuétude depuis des décennies. Dans les années 90, il était disponible dans toutes les pharmacies hospitalières, et c’était le traitement de référence pour les intoxications graves du sang. Aujourd’hui, on redécouvre ses effets sur d’autres maladies comme le paludisme et la malaria. Il pourrait aussi être utilisé comme marqueur pour détecter certains cancers. Alors on va peut-être revenir aux choses simples que l’on connaît depuis 140 ans !

– Élise : Vous savez, je vais vous donner mon avis. Les approches thérapeutiques autorisées et reconnues en France sont bien trop limitées. Elles interdisent aux médecins d’utiliser des outils qui pourraient pourtant donner de très bons résultats. Ce n’est pas parce que l’on met le paquet sur les solutions les plus lourdes et les plus chères (chimiothérapie, radiothérapie et immunothérapie) qu’il faut dissuader les malades de mener leurs propres recherches, afin qu’ils trouvent leurs propres solutions. Bien entendu, un médecin se doit de repérer les patients qui font complètement fausse route et qui aggravent leur maladie au lieu de la combattre efficacement, mais il faut bien savoir que les traitements les plus chers ne sont pas forcément les meilleurs !

– Rémy : Exactement. Ça a été mon cas, on m’a naturellement prescrit un traitement de chimiothérapie, mais on ne m’a donné aucun conseil sur le plan nutritionnel et sur la problématique du sucre. 

– Élise : Merci beaucoup, Rémy. Le docteur Laurent Schwartz continue sa croisade, avec pour l’instant peu de moyens alloués à ses recherches, mais l’avenir nous dira, je l’espère, s’il avait vu juste !

Source : Magazine Ikaris n° 30

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