Désolé, aucune donnée de géolocalisation n'a pu être récupérée pour votre appareil. Veuillez remplir les champs du formulaire ci-dessous pour forcer la détection de votre géolocalisation actuelle.
Veuillez mentionner votre adresse pour faire une recherche près de chez vous.
« Il n’y a pas de différences physiologiques entre les émotions réelles et les émotions induites par autohypnose. Par exemple, lorsque vous regardez un film qui vous emporte, vous pouvez pleurer s’il y a une scène émotionnelle ou vous couvrir les yeux pendant une scène effrayante. Vous savez que ce sont des acteurs et que l’histoire est fictive, mais votre esprit et votre corps réagissent toujours comme si c’était réel. Vos émotions sont affectées par la perception de ce que vous voyez et votre esprit ne fait plus la différence entre le fictif et le réel. L’autohypnose consiste à récréer et ressentir cet état pour l’assimiler comme si c’était la réalité. »
Kevin Finel (spécialiste de l’autohypnose et de la programmation neuro-linguistique)
L’autohypnose consiste à se concentrer et à s’abandonner totalement dans une sorte de transe hypnotique de façon à ancrer des suggestions positives dans son subconscient. On peut utiliser cette technique pour apprendre plus facilement de nouvelles compétences, accomplir des exploits sportifs, être plus créatif, mieux tolérer une douleur, retrouver le sommeil, arrêter de fumer ou encore affronter l’inconnu avec plus de confiance en soi.
La première fois que je me suis intéressée à l’hypnose, c’était au lycée à la fin des années 80. J’étais déjà de nature curieuse et j’avais vu un spectacle d’hypnose quelques mois plus tôt qui m’avait à la fois fascinée et interrogée. J’avais aussi été ébahie de voir ces gens sur scène qui avaient perdu le contrôle et qui avaient été plongés dans une « bulle d’illusion », alors que quelques instants plus tôt ils étaient juste venus se détendre en assistant à un spectacle de magie.
Je me suis alors renseignée sur ce qu’était l’hypnose et j’ai trouvé un livre qui enseignait une technique simple pour passer à la pratique. J’ai donc eu envie de tenter l’expérience. Je ne pensais vraiment pas y arriver, j’imaginais que ça allait être long et que ça me demanderait beaucoup de travail… Mais à ma grande surprise, il m’a suffi de suivre les quelques conseils et techniques de base données dans l’ouvrage pour réussir à hypnotiser ma meilleure amie, ou en tout cas à lui donner l’impression d’avoir été « absente » quelques instants… C’était sans doute un coup de chance, et je pense que cette copine était très sensible à la suggestion hypnotique, mais, j’ai quand même réussi, j’ai obtenu un résultat, et avec peu d’efforts. C’était d’une simplicité étonnante.
Comme je l’avais écrit dans le dossier sur la loi de l’attraction (Voir Ikaris n° 3), pour obtenir certains succès, il faut passer en « mode content », c’est-à-dire utiliser la loi de l’attraction pour aborder tous les nouveaux défis que l’on souhaite relever et surtout croire en soi. Il faut se mettre en phase de « visualisation créative », ce qui va nous permettre d’étendre le champ des possibles et d’abolir les barrières des pensées limitatives ou autodestructrices (négatives). Pour cela, nous avons besoin de « ressentir » (à travers une visualisation intérieure) que les changements souhaités se sont déjà produits, ou qu’ils sont en cours de réalisation.
Pour en parler, retrouvons Pierre Simoni (naturopathe et consultant santé pour le magazine) qui pratique l’autohypnose depuis des années et qui va nous donner quelques conseils.
– Élise : Bonjour Pierre, ravie de vous retrouver pour aborder de nouveau ces sujets autour du « bien-être » à une époque où l’on entend un peu partout des gens se dire « prenez soin de vous »… sans vraiment savoir ce qu’ils veulent dire en prononçant cette petite phrase !
– Pierre : Bonjour élise, bonjour à tous, ravi également de vous retrouver autour de ce sujet dont tout le monde a déjà entendu parler. C’est une discipline simple et gratuite qui est malheureusement peu pratiquée par manque de curiosité je pense.
– Élise : Oui, le terme « autohypnose » peut paraître un peu technique, mais c’est d’une grande simplicité. Diriez-vous que c’est finalement un peu la même chose que la méditation ?
– Pierre : En effet, c’est très similaire à la méditation dans la mesure où les deux pratiques impliquent de s’immerger dans une ambiance calme et détendue. La différence principale, c’est que lorsque les gens pratiquent l’autohypnose, ils ont tendance à avoir un objectif spécifique en tête, quelque chose qu’ils veulent obtenir ou réussir afin d’améliorer leur qualité de vie. Il me vient en tête de nombreux exemples comme arrêter de fumer, surmonter la dépendance à quelqu’un ou quelque chose, combattre ses peurs ou ses phobies, améliorer la confiance et l’estime de soi, réaliser des objectifs ou une action ponctuelle, mieux dormir… ça va bien plus loin que la simple méditation, car on y attache un objectif précis.
– Élise : Oui, je comprends. Vous nous dites que c’est aussi simple que de méditer, mais en quoi consiste une séance d’autohypnose ?
– Pierre : Comme vous le savez, l’hypnose est un outil thérapeutique sérieux qui peut aider les gens à surmonter de nombreux problèmes psychologiques, émotionnels et même physiques. On obtient des résultats souvent spectaculaires dans le traitement des addictions au tabac ou pour vaincre les troubles du sommeil par exemple, mais il faut obligatoirement passer par un tiers pour vous hypnotiser. Et faute de moyens, de temps ou de connaissance du « bon thérapeute », cette discipline n’est pas forcément à la portée de tous. C’est là que l’autohypnose peut devenir une sorte de substitut. Bien entendu, vous n’aurez pas le même impact ni le même suivi qu’avec de véritables séances d’hypnose, mais les résultats peuvent être très bons, voire spectaculaires.
– Élise : Puisque par définition, l’autohypnose se pratique seul, ne présente-t-elle pas un risque pour les débutants ? Par exemple, ne risque-t-on pas de se mettre dans un état altéré de conscience et de ne pas réussir à en ressortir complètement ?
– Pierre : Non aucun risque, on ne parle pas ici de contrôle de la pensée, de lavage de cerveau ou de mise en transe. En autohypnose la personne est en plein contrôle de ses émotions, dans un état naturel et inoffensif. Elle est aussi capable de sortir de l’autohypnose quand elle le souhaite en quelques instants.
– Élise : En fait, il faut réussir à focaliser son attention sur un problème, tout en induisant une suggestibilité accrue dans un état de complète relaxation, c’est bien ça ?
– Pierre : Oui, c’est un peu vite résumé, mais c’est ça. Lorsqu’un thérapeute induit une hypnose chez un patient, on parle d’hétérohypnose ou d’hypnothérapie. Mais cette hypnose peut aussi être auto-induite. Dans les deux cas, l’objectif est le même, il faut réussir à mettre en « sommeil » le système nerveux pour reprogrammer le subconscient.
– Élise : C’est pour cela qu’il faut se fixer un objectif précis à chaque séance d’autohypnose ?
– Pierre : Exactement, la plupart du temps on l’utilise pour modifier un problème dans notre comportement, nos émotions ou nos attitudes. Ce sont souvent des soucis courants de la vie quotidienne, par exemple le manque de confiance en soi ou le désir de développer de nouvelles compétences. L’autohypnose peut également être utilisée pour nous aider à surmonter de mauvaises habitudes telles que le tabagisme, ou pour atténuer des douleurs liées à aux maladies en rapport avec le stress et l’anxiété.
– Élise : Est-ce une pratique similaire à ce que l’on appelle « la visualisation créatrice » ?
– Pierre : Oui, c’est un bon complément à l’application des principes de la loi de l’attraction, car les suggestions hypnotiques doivent être répétées silencieusement, de façon positive et confiante pour prendre « racine ». Une suggestion positive peut ressembler à ça par exemple : « Je suis en paix avec mon environnement, je suis protégé par l’univers et en sécurité. Ma nouvelle vie sans tabac se passe à merveille, je me sens tellement mieux et en meilleure santé. »
Par contre, il faut quand même faire des suggestions réalistes et raisonnables (voir notre encart page 65 qui décrit le déroulement d’une séance). Il faut se concentrer sur l’objectif et visualiser les moyens d’y parvenir. Puis énoncer plusieurs fois cette suggestion, positivement et au présent, pour l’ancrer dans le subconscient. Un peu comme si les souhaits exaucés étaient déjà réalisés, afin qu’ils aient une emprise sur la réalité ou qu’ils ouvrent au moins une porte dans le champ des possibles pour y implanter une « graine »…
– Élise : Les suggestions doivent-elles être formulées d’une certaine façon ?
– Pierre : Oui, la plupart d’entre nous réagiront mieux à une suggestion formulée positivement qu’à une suggestion négative. Et à ce titre, il est beaucoup plus efficace de mentionner ce vers quoi on souhaite aller, plutôt que d’énoncer ce de quoi on souhaite s’éloigner… Par exemple, se dire : « Je suis calme » vaut mieux que « Je ne suis pas anxieux ». « J’arrête de fumer facilement » est mieux que « Ce sera difficile, mais j’arrêterai la cigarette ». Bannissez aussi le mot « essayer » et remplacez-le par une formulation au présent dans laquelle l’action souhaitée est déjà réalisée.
– Élise : Y a-t-il des suggestions à éviter ?
– Pierre : Il faut se concentrer sur des objectifs simples ou des changements que l’on souhaite voir se réaliser pour soi-même, plutôt que sur des choses qui échappent à notre contrôle, comme des événements externes ou en lien avec d’autres personnes. N’oubliez pas que vous ne contrôlerez jamais les émotions des autres, alors l’autohypnose ne doit être dirigée que vers vous et ce que vous êtes capable de réaliser. C’est une aide, un tuteur émotionnel et mental, alors ne croyez pas que le génie de la lampe va sortir pour accomplir vos vœux. Vous devez aussi être convaincu et en mesure d’y arriver.
– Élise : N’est-ce pas tout simplement ce que l’on appelle « la méthode Coué » ?
– Pierre : Un peu ! Le pharmacien français Émile Coué a été le premier à s’apercevoir que les possibilités de l’autosuggestion consciente et positive étaient sans limites. C’est aussi une méthode qui nous permet d’utiliser notre inconscient pour intégrer en nous des idées positives d’amélioration. Il conseillait de se répéter une vingtaine de fois, matin, midi et soir, une phrase positive, pour qu’elle fasse son chemin dans notre inconscient. Mais l’autohypnose est plus puissante, car elle donne un cadre à ce concept et permet de ne pas s’éparpiller. En effet, chaque problème doit être traité de façon isolée dans une seule suggestion hypnotique. L’autohypnose donne donc une méthode plus efficace pour visualiser la situation souhaitée, l’action terminée et induire le sentiment que nous y sommes arrivés.
– Élise : Pourquoi les gens ont-ils tant de mal à changer leur vie quand elle ne leur convient pas ?
– Pierre : Souvent, c’est parce qu’ils ne croient pas en eux-mêmes. Soit à cause d’échecs passés, soit parce qu’ils ne savent pas à quel point ils peuvent être libres. On préfère souvent une situation connue qui ne nous convient plus, que l’espoir d’une vie meilleure, mais qui nous est encore inconnue… C’est ce qu’on appelle une prison mentale, on se retrouve comme un mouton enfermé dans sa bergerie, qui a peur du loup et qui refuse de prendre le moindre risque. L’autohypnose peut vous libérer d’une telle emprise émotionnelle.
– Élise : Cela peut-il aller jusqu’à une « renaissance » ?
– Pierre : Oui, mais elle n’agira que sur vous. Si votre objectif est de faire tomber quelqu’un amoureux de vous, vous faites fausse route… Mais si vous ouvrez des potentiels pour que l’on tombe amoureux de vous, vous serez dans la bonne direction. C’est ce qu’on appelle la création d’inductions ou de synchronicités. Et surtout, quand elles se présentent il faut savoir les saisir afin d’accéder à la vie dont vous avez toujours rêvé.
– Élise : Merci Pierre, une dernière question pour finir. L’autohypnose comporte-t-elle des risques ou des inconvénients ?
– Pierre : Non, pas vraiment, à part ceux que vous serez prêts à prendre pour changer quelque chose dans votre vie. Faites attention aussi à ne pas regarder le passé, à vouloir le réécrire par des autosuggestions, car vous risqueriez de vous créer de faux souvenirs (appelés confabulations ou l’art de vouloir transformer l’imaginaire en réalité). Avant de pratiquer vos premières séances, il faut bien définir votre objectif.
– Élise : Merci Pierre. Pour finir, je citerai Jules Michelet qui disait : « On s’aime à mesure qu’on se connaît mieux. »
Essayez l’autohypnose
Essayez l’autohypnose
Insomnie, tabagisme, dépression… Comment s’en sortir ?
L’autohypnose consiste à se concentrer et à s’abandonner totalement dans une sorte de transe hypnotique de façon à ancrer des suggestions positives dans son subconscient. On peut utiliser cette technique pour apprendre plus facilement de nouvelles compétences, accomplir des exploits sportifs, être plus créatif, mieux tolérer une douleur, retrouver le sommeil, arrêter de fumer ou encore affronter l’inconnu avec plus de confiance en soi.
La première fois que je me suis intéressée à l’hypnose, c’était au lycée à la fin des années 80. J’étais déjà de nature curieuse et j’avais vu un spectacle d’hypnose quelques mois plus tôt qui m’avait à la fois fascinée et interrogée. J’avais aussi été ébahie de voir ces gens sur scène qui avaient perdu le contrôle et qui avaient été plongés dans une « bulle d’illusion », alors que quelques instants plus tôt ils étaient juste venus se détendre en assistant à un spectacle de magie.
Je me suis alors renseignée sur ce qu’était l’hypnose et j’ai trouvé un livre qui enseignait une technique simple pour passer à la pratique. J’ai donc eu envie de tenter l’expérience. Je ne pensais vraiment pas y arriver, j’imaginais que ça allait être long et que ça me demanderait beaucoup de travail… Mais à ma grande surprise, il m’a suffi de suivre les quelques conseils et techniques de base données dans l’ouvrage pour réussir à hypnotiser ma meilleure amie, ou en tout cas à lui donner l’impression d’avoir été « absente » quelques instants… C’était sans doute un coup de chance, et je pense que cette copine était très sensible à la suggestion hypnotique, mais, j’ai quand même réussi, j’ai obtenu un résultat, et avec peu d’efforts. C’était d’une simplicité étonnante.
Comme je l’avais écrit dans le dossier sur la loi de l’attraction (Voir Ikaris n° 3), pour obtenir certains succès, il faut passer en « mode content », c’est-à-dire utiliser la loi de l’attraction pour aborder tous les nouveaux défis que l’on souhaite relever et surtout croire en soi. Il faut se mettre en phase de « visualisation créative », ce qui va nous permettre d’étendre le champ des possibles et d’abolir les barrières des pensées limitatives ou autodestructrices (négatives). Pour cela, nous avons besoin de « ressentir » (à travers une visualisation intérieure) que les changements souhaités se sont déjà produits, ou qu’ils sont en cours de réalisation.
Pour en parler, retrouvons Pierre Simoni (naturopathe et consultant santé pour le magazine) qui pratique l’autohypnose depuis des années et qui va nous donner quelques conseils.
– Élise : Bonjour Pierre, ravie de vous retrouver pour aborder de nouveau ces sujets autour du « bien-être » à une époque où l’on entend un peu partout des gens se dire « prenez soin de vous »… sans vraiment savoir ce qu’ils veulent dire en prononçant cette petite phrase !
– Pierre : Bonjour élise, bonjour à tous, ravi également de vous retrouver autour de ce sujet dont tout le monde a déjà entendu parler. C’est une discipline simple et gratuite qui est malheureusement peu pratiquée par manque de curiosité je pense.
– Élise : Oui, le terme « autohypnose » peut paraître un peu technique, mais c’est d’une grande simplicité. Diriez-vous que c’est finalement un peu la même chose que la méditation ?
– Pierre : En effet, c’est très similaire à la méditation dans la mesure où les deux pratiques impliquent de s’immerger dans une ambiance calme et détendue. La différence principale, c’est que lorsque les gens pratiquent l’autohypnose, ils ont tendance à avoir un objectif spécifique en tête, quelque chose qu’ils veulent obtenir ou réussir afin d’améliorer leur qualité de vie. Il me vient en tête de nombreux exemples comme arrêter de fumer, surmonter la dépendance à quelqu’un ou quelque chose, combattre ses peurs ou ses phobies, améliorer la confiance et l’estime de soi, réaliser des objectifs ou une action ponctuelle, mieux dormir… ça va bien plus loin que la simple méditation, car on y attache un objectif précis.
– Élise : Oui, je comprends. Vous nous dites que c’est aussi simple que de méditer, mais en quoi consiste une séance d’autohypnose ?
– Pierre : Comme vous le savez, l’hypnose est un outil thérapeutique sérieux qui peut aider les gens à surmonter de nombreux problèmes psychologiques, émotionnels et même physiques. On obtient des résultats souvent spectaculaires dans le traitement des addictions au tabac ou pour vaincre les troubles du sommeil par exemple, mais il faut obligatoirement passer par un tiers pour vous hypnotiser. Et faute de moyens, de temps ou de connaissance du « bon thérapeute », cette discipline n’est pas forcément à la portée de tous. C’est là que l’autohypnose peut devenir une sorte de substitut. Bien entendu, vous n’aurez pas le même impact ni le même suivi qu’avec de véritables séances d’hypnose, mais les résultats peuvent être très bons, voire spectaculaires.
– Élise : Puisque par définition, l’autohypnose se pratique seul, ne présente-t-elle pas un risque pour les débutants ? Par exemple, ne risque-t-on pas de se mettre dans un état altéré de conscience et de ne pas réussir à en ressortir complètement ?
– Pierre : Non aucun risque, on ne parle pas ici de contrôle de la pensée, de lavage de cerveau ou de mise en transe. En autohypnose la personne est en plein contrôle de ses émotions, dans un état naturel et inoffensif. Elle est aussi capable de sortir de l’autohypnose quand elle le souhaite en quelques instants.
– Élise : En fait, il faut réussir à focaliser son attention sur un problème, tout en induisant une suggestibilité accrue dans un état de complète relaxation, c’est bien ça ?
– Pierre : Oui, c’est un peu vite résumé, mais c’est ça. Lorsqu’un thérapeute induit une hypnose chez un patient, on parle d’hétérohypnose ou d’hypnothérapie. Mais cette hypnose peut aussi être auto-induite. Dans les deux cas, l’objectif est le même, il faut réussir à mettre en « sommeil » le système nerveux pour reprogrammer le subconscient.
– Élise : C’est pour cela qu’il faut se fixer un objectif précis à chaque séance d’autohypnose ?
– Pierre : Exactement, la plupart du temps on l’utilise pour modifier un problème dans notre comportement, nos émotions ou nos attitudes. Ce sont souvent des soucis courants de la vie quotidienne, par exemple le manque de confiance en soi ou le désir de développer de nouvelles compétences. L’autohypnose peut également être utilisée pour nous aider à surmonter de mauvaises habitudes telles que le tabagisme, ou pour atténuer des douleurs liées à aux maladies en rapport avec le stress et l’anxiété.
– Élise : Est-ce une pratique similaire à ce que l’on appelle « la visualisation créatrice » ?
– Pierre : Oui, c’est un bon complément à l’application des principes de la loi de l’attraction, car les suggestions hypnotiques doivent être répétées silencieusement, de façon positive et confiante pour prendre « racine ». Une suggestion positive peut ressembler à ça par exemple : « Je suis en paix avec mon environnement, je suis protégé par l’univers et en sécurité. Ma nouvelle vie sans tabac se passe à merveille, je me sens tellement mieux et en meilleure santé. »
Par contre, il faut quand même faire des suggestions réalistes et raisonnables (voir notre encart page 65 qui décrit le déroulement d’une séance). Il faut se concentrer sur l’objectif et visualiser les moyens d’y parvenir. Puis énoncer plusieurs fois cette suggestion, positivement et au présent, pour l’ancrer dans le subconscient. Un peu comme si les souhaits exaucés étaient déjà réalisés, afin qu’ils aient une emprise sur la réalité ou qu’ils ouvrent au moins une porte dans le champ des possibles pour y implanter une « graine »…
– Élise : Les suggestions doivent-elles être formulées d’une certaine façon ?
– Pierre : Oui, la plupart d’entre nous réagiront mieux à une suggestion formulée positivement qu’à une suggestion négative. Et à ce titre, il est beaucoup plus efficace de mentionner ce vers quoi on souhaite aller, plutôt que d’énoncer ce de quoi on souhaite s’éloigner… Par exemple, se dire : « Je suis calme » vaut mieux que « Je ne suis pas anxieux ». « J’arrête de fumer facilement » est mieux que « Ce sera difficile, mais j’arrêterai la cigarette ». Bannissez aussi le mot « essayer » et remplacez-le par une formulation au présent dans laquelle l’action souhaitée est déjà réalisée.
– Élise : Y a-t-il des suggestions à éviter ?
– Pierre : Il faut se concentrer sur des objectifs simples ou des changements que l’on souhaite voir se réaliser pour soi-même, plutôt que sur des choses qui échappent à notre contrôle, comme des événements externes ou en lien avec d’autres personnes. N’oubliez pas que vous ne contrôlerez jamais les émotions des autres, alors l’autohypnose ne doit être dirigée que vers vous et ce que vous êtes capable de réaliser. C’est une aide, un tuteur émotionnel et mental, alors ne croyez pas que le génie de la lampe va sortir pour accomplir vos vœux. Vous devez aussi être convaincu et en mesure d’y arriver.
– Élise : N’est-ce pas tout simplement ce que l’on appelle « la méthode Coué » ?
– Pierre : Un peu ! Le pharmacien français Émile Coué a été le premier à s’apercevoir que les possibilités de l’autosuggestion consciente et positive étaient sans limites. C’est aussi une méthode qui nous permet d’utiliser notre inconscient pour intégrer en nous des idées positives d’amélioration. Il conseillait de se répéter une vingtaine de fois, matin, midi et soir, une phrase positive, pour qu’elle fasse son chemin dans notre inconscient. Mais l’autohypnose est plus puissante, car elle donne un cadre à ce concept et permet de ne pas s’éparpiller. En effet, chaque problème doit être traité de façon isolée dans une seule suggestion hypnotique. L’autohypnose donne donc une méthode plus efficace pour visualiser la situation souhaitée, l’action terminée et induire le sentiment que nous y sommes arrivés.
– Élise : Pourquoi les gens ont-ils tant de mal à changer leur vie quand elle ne leur convient pas ?
– Pierre : Souvent, c’est parce qu’ils ne croient pas en eux-mêmes. Soit à cause d’échecs passés, soit parce qu’ils ne savent pas à quel point ils peuvent être libres. On préfère souvent une situation connue qui ne nous convient plus, que l’espoir d’une vie meilleure, mais qui nous est encore inconnue… C’est ce qu’on appelle une prison mentale, on se retrouve comme un mouton enfermé dans sa bergerie, qui a peur du loup et qui refuse de prendre le moindre risque. L’autohypnose peut vous libérer d’une telle emprise émotionnelle.
– Élise : Cela peut-il aller jusqu’à une « renaissance » ?
– Pierre : Oui, mais elle n’agira que sur vous. Si votre objectif est de faire tomber quelqu’un amoureux de vous, vous faites fausse route… Mais si vous ouvrez des potentiels pour que l’on tombe amoureux de vous, vous serez dans la bonne direction. C’est ce qu’on appelle la création d’inductions ou de synchronicités. Et surtout, quand elles se présentent il faut savoir les saisir afin d’accéder à la vie dont vous avez toujours rêvé.
– Élise : Merci Pierre, une dernière question pour finir. L’autohypnose comporte-t-elle des risques ou des inconvénients ?
– Pierre : Non, pas vraiment, à part ceux que vous serez prêts à prendre pour changer quelque chose dans votre vie. Faites attention aussi à ne pas regarder le passé, à vouloir le réécrire par des autosuggestions, car vous risqueriez de vous créer de faux souvenirs (appelés confabulations ou l’art de vouloir transformer l’imaginaire en réalité). Avant de pratiquer vos premières séances, il faut bien définir votre objectif.
– Élise : Merci Pierre. Pour finir, je citerai Jules Michelet qui disait : « On s’aime à mesure qu’on se connaît mieux. »
Source : Magazine Ikaris n° 22
Avis
Plus de messages