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Ces pathologies buccodentaires qui nous empêchent d’être en bonne santé
Des gencives qui saignent… et c’est le signe du début d’une maladie parodontale. Cela peut entraîner un état inflammatoire chronique et un épuisement immunitaire, car avec le temps le corps finit par ne plus pouvoir se défendre contre les bactéries et les virus qui finissent par passer dans les vaisseaux sanguins.
La Dr Nathalie Lemaire
Nous aurons tous, un jour ou l’autre, des gencives qui saignent, des dents à dévitaliser (puis à couronner) ou des molaires qui se déchaussent. Le meilleur moyen de retarder l’échéance est de consulter son dentiste deux fois par an afin de prévenir tous ces soucis.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi un abcès pouvait se former sous une dent dévitalisée ? Pourquoi une gencive se mettait soudain à saigner ? Afin de comprendre comment nos dents développent ces pathologies (qui peuvent par effet domino entraîner des conséquences néfastes sur nos organes et dans notre sang), j’ai rencontré la Dr Nathalie Lemaire, chirurgienne-dentiste dans les Vosges. J’avais beaucoup de questions à lui poser, car ce sujet me passionne depuis des années, et j’ai découvert avec elle à quel point il était important de s’occuper du « bien-être » de ses dents pour rester en bonne santé.
– Élise : Bonjour Nathalie, pouvez-vous, s’il vous plaît, vous présenter à nos lecteurs ?
– Nathalie : Bonjour Élise, bonjour à tous. J’ai 52 ans et suis chirurgien-dentiste holistique, c’est-à-dire que j’ai toujours pratiqué une dentisterie globale et naturelle. Je suis très curieuse de nature et je m’intéresse à tous les sujets qui touchent le bien-être, tels que la médecine ayurvédique, l’homéopathie, l’acupuncture, la nutrithérapie ou la naturopathie. Toutes ces connaissances me permettent de donner un petit plus à mes patients. Le défi, pour la dentisterie du XXIe siècle, ce sera de mettre en place une prévention plus performante. Il ne suffit plus de soigner les conséquences, il faut aussi et surtout détecter et éliminer les causes des problèmes dentaires.
– Élise : Jusqu’où va la dentisterie « globale » que vous pratiquez ?
– Nathalie : Il faut être en mesure de savoir comment certains patients en sont arrivés à avoir une bouche dans un tel état… Et très souvent, en leur posant des questions sur leur mode de vie, je m’aperçois que ceux qui ont beaucoup de pathologies dentaires ont aussi : une alimentation trop riche en sucre, un diabète débutant ou bien installé, des carences minérales et vitaminiques ou un microbiote buccal complètement déséquilibré. Eh oui, nous avons une flore buccale, comme nous avons une flore intestinale, et il faut prendre soin des deux toute sa vie.
– Élise : Est-ce que les problèmes dentaires se sont amplifiés ces dernières décennies dans la population générale ?
– Nathalie : Nos ancêtres n’avaient pratiquement pas de caries, ou seulement dans une proportion minime d’environ 10 % de la population, tandis qu’aujourd’hui elle est atteinte à 98 %. Cette explosion des caries est consécutive à nos changements de vie et à la dégradation de notre alimentation qui est devenue trop « industrielle ». Par conséquent, ce n’est qu’en considérant les dents comme une partie indissociable de l’organisme que nous pourrons mettre au point des mesures susceptibles de réduire ce fléau.
– Élise : Quel rôle peuvent jouer la ménopause et l’ostéoporose sur notre santé dentaire ?
– Nathalie : Après la ménopause, l’os autour des dents à une tendance naturelle à la déminéralisation. La sédentarité, l’alcool, le tabac ou encore la nourriture industrielle sont bien entendu des facteurs aggravants, mais on peut tout de même ralentir le processus en ayant un apport protéinique quotidien régulier (poissons, œufs, protéines végétales ou animales) et un complément régulier en vitamine D, car elle favorise l’absorption du calcium par le tube digestif.
– Élise : Que faut-il surveiller dans notre bouche en dehors des dents ?
– Nathalie : Il y a les gencives, l’os de la mâchoire et les racines des dents dévitalisées qui peuvent être le siège d’infections silencieuses et non douloureuses. Cet ensemble constitue un équilibre fragile dans la bouche, autour des dents, et c’est lui qui compose le terreau d’une bonne hygiène globale et d’un bon équilibre général de la bouche. S’il y a des gencives qui saignent, c’est qu’il y a des bactéries qui sont passées à l’attaque. Il y a alors inflammation et le système de défense est activé. C’est la première étape d’une maladie infectieuse, celle que l’on appelle la maladie parodontale.
– Élise : Un souci non traité à ce niveau-là peut-il être la cause de pathologies chroniques qui affaiblissent sournoisement notre organisme et qui « épuisent » notre système immunitaire ?
– Nathalie : Oui, tout à fait, je vois où vous voulez en venir. C’est une question très importante et je vais prendre le temps de développer ma réponse. Nous avons, ou nous aurons tous, au cours de notre vie, des petits soucis chroniques de santé. Notre système immunitaire est là pour nous protéger en toute circonstance, mais parfois, après une blessure, un stress ou un petit coup de fatigue, il peut se montrer dépassé et nous souffrons alors, plus ou moins en silence, de maux difficilement descriptibles par la médecine généraliste. Nous n’imaginons même pas qu’il pourrait y avoir des liens de cause à effet entre notre bouche et le reste de notre corps.
Face à une souffrance inexpliquée, par exemple, un médecin démuni devrait toujours envisager d’autres voies à la prescription d’antidépresseurs, et c’est là qu’il doit penser à faire intervenir le dentiste. Et, une fois que vous êtes en consultation dans le cabinet dentaire, le praticien devrait toujours commencer par réaliser une radio panoramique de votre mâchoire. Si votre dentiste ne vous en a pas fait depuis longtemps, demandez-lui-en une, ou demandez-lui de vous orienter vers un endodontiste, qui est spécialisé dans la lecture et l’interprétation de ces radios.
– Élise : Vous avez évoqué la maladie parodontale. Qu’est-ce que c’est exactement, et quels sont les différents stades de son évolution ?
– Nathalie : C’est une infection bactérienne qui est responsable d’une inflammation des tissus de soutien de la dent. Elle se traduit par une gingivite, puis elle se transforme en parodontite. Le problème est dû à une accumulation de bactéries entre les dents, et à la qualité de leur jonction avec la gencive. Le stade débutant, la gingivite, disparaîtra avec un simple détartrage, mais si ce n’est pas traité, la maladie peut évoluer. C’est-à-dire qu’il peut y avoir une perte d’os autour des racines dentaires. Là, on ne peut le voir qu’avec une radio, car c’est invisible dans votre bouche. À un stade avancé de l’infection, on est obligé de poser un implant, une sorte de vis en titane fixée dans l’os qui remplace la racine d’une dent naturelle.
Avant d’en arriver là, et pour régler, ou du moins améliorer cet état inflammatoire et retrouver un terrain qui pourra aider votre os ou vos gencives à cicatriser, il est utile de faire en amont un traitement endodontique, aussi appelé traitement de racine ou de canal. Cela consiste à soigner la partie interne de la dent dévitalisée, la pulpe, lorsque celle-ci est atteinte par les bactéries.
– Élise : Comment ces bactéries peuvent-elles se retrouver sous nos dents ?
– Nathalie : Elles ont souvent été « emprisonnées » lors de la dévitalisation des dents, rendue indispensable quand elles étaient trop endommagées par les caries, et ce malgré tout le soin qui a pu être mis par votre dentiste lors de ce geste chirurgical. Une simple goutte de salive contient des millions de bactéries, et si elles pénètrent dans le canal dentaire, comme c’est malheureusement souvent le cas, elles se retrouvent enfermées entre le nerf et la gencive. Un milieu propice à leur prolifération insidieuse…
– Élise : Mais, si je n’ai aucune gêne ni aucune douleur, et qu’en plus mon dentiste ne me sensibilise pas à ce problème, pourquoi devrais-je m’alerter ?
– Nathalie : C’est souvent la question que me posent mes patients. Ces soins sont mal remboursés par la sécurité sociale et l’on peut très bien vivre pendant des années sans subir la moindre gêne à ce niveau, alors mes patients ont tendance à reporter le problème à plus tard. Mais souvent, c’est un autre symptôme qui finit par apparaître et qui les alerte sur le problème, la mauvaise haleine, ou la « manifestation vaporeuse de la pyorrhée gingivale », comme disaient les anciens !
– Élise : Pouvez-vous nous expliquer ce qui provoque cette mauvaise haleine ?
– Nathalie : C’est un symptôme qui handicape un grand nombre de personnes. Ce n’est pas une maladie, mais le signe d’un dérèglement beaucoup plus général, souvent au niveau des gencives.
– Élise : Les sprays et les bains de bouche sont-ils utiles et efficaces ?
– Nathalie : Les bains de bouche et les sprays mentholés ont une action courte et locale. Ils ne traitent pas la cause du problème. En plus, s’ils sont utilisés trop souvent, ils déséquilibrent la flore buccale et favorisent l’érosion de l’émail dentaire, ce qui augmente la sensibilité des dents au chaud et au froid. En plus, les bains de bouche contiennent de l’alcool, ce qui tue les bactéries présentes dans la bouche, les mauvaises, mais aussi les bonnes ! Cela peut aussi conduire à un déséquilibre global de la flore buccale, ce qui, au final, ne fait qu’accroître les problèmes de mauvaise haleine. Il ne faut donc pas les utiliser quotidiennement, uniquement pour du bien-être de temps en temps, car ils ne traitent pas le problème « à la racine » comme on dit.
– Élise : Est-ce que les métaux présents dans la bouche, les fameux « plombages », peuvent aussi favoriser la mauvaise haleine ?
– Nathalie : Oui, si l’on a un mélange de métaux (mercure, amalgames, nickel, titane), l’acidité dans la bouche est intensifiée, et cela favorise un déséquilibre de la flore buccale. Au contact de la salive, le mercure peut se dissoudre par exemple, et entraîner la formation de composés méthylés très toxiques. Il faut donc éviter d’avoir des métaux non précieux en bouche, et heureusement, on ne fait presque plus de prothèses en métal de nos jours.
– Élise : Est-ce que le port du masque renforce la mauvaise haleine ?
– Nathalie : Le masque diminue l’apport en oxygène dans l’organisme et il favorise une réabsorption élevée de dioxyde de carbone, alors si vous devez le porter de nombreuses heures par jour, il est important de maintenir une bonne hygiène buccale pour éviter l’halitose. De plus, certains médicaments, comme les antidépresseurs, diminuent la production de salive. Dans une bouche plus sèche, les bactéries prolifèrent, produisent plus de composés sulfurés et provoquent un déséquilibre de la flore buccale. Si vous le pouvez, ne mettez le masque que si son utilisation s’impose vraiment.
– Élise : Que peut-on faire en cas de mauvaise haleine persistante malgré les bains de bouche ?
– Nathalie : Ce sont les bactéries Gram négatif qui sont présentes dans les anfractuosités et les espaces interdentaires, ou entre les micros villosités de la langue, qui sont responsables de la formation de composés sulfurés volatils malodorants. Pour les chasser, vous pouvez prendre l’habitude de vous brosser la langue avec un gratte-langue. C’est une mesure d’hygiène complémentaire qui peut être intéressante et qui doit se faire avant le brossage, de préférence le matin, car la langue a accumulé des toxines pendant la nuit.
Pour ça, on peut utiliser une deuxième brosse à dents ou un gratte langue spécifique en cuivre. Il faut procéder de l’arrière vers l’avant en partant le plus en arrière possible sans provoquer de réflexe nauséeux. Puis, faire des mouvements en diagonale. À la fin, et même pendant le brossage, pensez à rincer la brosse à dents à plusieurs reprises à l’eau claire. Agissez toujours en douceur afin de ne pas provoquer d’irritations et d’altérations de la face du dessus de la langue et buvez toujours beaucoup d’eau, car elle participe à la santé buccale et à l’hygiène de la bouche.
– Élise : Est-ce que l’origine de la mauvaise haleine peut également se trouver dans le tube digestif, au niveau du microbiote ?
– Nathalie : Oui, une inflammation chronique de la paroi intestinale peut altérer la fonction d’absorption des vitamines et des minéraux dans le corps. Ce dernier va alors se retrouver en carence, et ça, c’est possiblement un terrain favorable pour les caries ou les maladies parodontales. On en revient toujours au même, faites attention à ce que vous mangez pour garder une bonne flore intestinale équilibrée. L’alimentation, c’est souvent à la base de tout.
– Élise : Je voudrais revenir sur le sujet des dents dévitalisées, car je pense que c’est important de comprendre ce que cela implique. Que signifie au juste « dévitaliser » une dent ?
– Nathalie : C’est le traitement qui consiste à vider les canaux au sein de la dent et à les remplir avec un matériau inerte, non biologique. C’est nécessaire quand les soins ont été apportés trop tardivement, lorsque la carie est trop profonde et qu’elle a pénétré dans le nerf. La dent est maintenue en place, elle reste fonctionnelle, mais elle est en général plus fragile.
– Élise : Pourquoi faut-il toujours surveiller ces dents alors qu’elles sont censées ne plus jamais nous faire mal ?
– Nathalie : Lorsque la dent a été couronnée, même si la technique a beaucoup progressé, mais je ne rentrerai pas maintenant dans les détails, il est très difficile pour le chirurgien-dentiste d’obturer stérilement tous les canalicules. Du coup, ils peuvent devenir des réservoirs à toxines qui vont ensuite se diffuser dans tout l’organisme. En fait, quand le nerf est mort, la structure cristalline de la dent n’a plus aucun moyen de se défendre naturellement pour limiter ou éviter le développement bactérien.
– Élise : Une dent couronnée n’est donc pas une dent que l’on peut garder à vie sans le moindre souci ?
– Nathalie : Non, il faut les surveiller. Si votre dentiste n’est pas spécialisé dans ce domaine, demandez-lui de vous envoyer vers un endodontiste qui sera capable de faire un diagnostic précis de vos dents. Il pourra identifier chaque dent infectée, la retraiter, l’extraire ou nettoyer chaque site où il a identifié une infection bactérienne profonde. En général, les gens n’ont aucune douleur et sont en bonne santé parce que leur système immunitaire fonctionne bien, mais si un jour ils font face à un épuisement immunitaire, une émotion forte, un accident ou une infection, même banale, ce système de protection mis en place depuis des années par leur corps pourrait dégringoler d’un seul coup. Même si vous êtes en bonne santé et que vous avez des gencives solides qui ne saignent pas, et donc aucun signe de maladie parodontale ou de gingivite, il vaut mieux prévenir que guérir et surveiller vos dents couronnées.
– Élise : En effet ! Je voudrais aussi savoir si l’on peut se passer de certaines dents extraites ?
– Nathalie : Non, il faut toujours envisager leur remplacement, car une édentation peut avoir des conséquences sur l’équilibre postural de notre corps, c’est-à-dire engendrer des douleurs de dos, de cervicales, des acouphènes, des migraines, des problèmes oculaires, etc. En plus, cela entraîne une mauvaise mastication des aliments. Bref, il faut toujours remplacer les dents absentes.
– Élise : Quels sont alors les meilleurs choix ?
– Nathalie : Il y a le fameux dentier appelé plus joliment prothèse amovible partielle. Il y a aussi le bridge qui est un pont qui va remplacer une ou plusieurs dents absentes en prenant appui sur les dents de part et d’autre de l’édentement. L’inconvénient de cette technique est qu’il faut abîmer 2 dents saines pour pouvoir remplacer une dent absente. Parfois, un bridge peut aussi provoquer la mort de la dent qui supporte la prothèse. Il y a aussi les implants, ils sont posés sur des supports artificiels destinés à remplacer les dents manquantes. D’ailleurs, il faut privilégier les implants en zirconium, car ce sont les seuls vraiment biocompatibles. Enfin, il y a la classique couronne dont nous avons déjà parlé, qui est une dent artificielle creuse qui sert à recouvrir une dent dévitalisée.
– Élise : Je me pose aussi quelques questions au sujet des boissons, quelles sont celles qu’il faut éviter ou au contraire privilégier pour préserver nos dents ?
– Nathalie : L’eau est très bénéfique, car elle augmente le pH de la salive, la rendant moins acide et plus basique, ce qui contribue à neutraliser les effets néfastes des aliments acides sur l’émail des dents. De plus, elle élimine les particules et les résidus alimentaires que les bactéries responsables de la carie recherchent pour s’alimenter. Elle dilue aussi les acides produits par les bactéries, ceux qui sont à la source des premières caries.
– Élise : Et le thé ?
– Nathalie : La consommation de thé, en petite quantité, et surtout jamais en excès, contribue également à améliorer plusieurs aspects de la santé buccodentaire, car il inhibe la prolifération de streptococcus mutants, la principale bactérie responsable la parodontite.
– Élise : Et comment avoir naturellement des dents blanches ?
– Nathalie : Le jaunissement naturel des dents est malheureusement inexorable avec l’âge. La dent est constituée de la dentine, c’est elle qui est naturellement blanche. Elle est recouverte d’une couche d’émail plus ou moins translucide. Avec le temps, la dentine perd de sa couleur blanche, à cause de facteurs internes et externes. Par exemple, si le sang est chargé de toxines, elles vont s’accumuler à l’intérieur de la pulpe dentaire.
Pour les facteurs externes, ce sont les acides, les sucres rapides ou les pigments colorés provenant de l’alimentation, des sodas, du tabac ou de certains médicaments qui vont venir adhérer à la surface d’un émail plus ou moins poreux. Enfin, il y a aussi le tartre et la plaque bactérienne qui viennent se déposer quotidiennement sur l’émail. Pour se protéger au mieux, une bonne mastication et des aliments riches en fibres ralentiront le jaunissement de la dentine.
– Élise : J’apprends vraiment beaucoup de choses Nathalie, je vous remercie. Est-ce que mon médecin est au courant de toutes les conséquences qu’un problème dentaire peut engendrer ?
– Nathalie : Oui, mais ils ont tendance à prescrire en priorité d’autres examens, ou à ne pas y penser tout de suite. On s’est rendu compte que chaque dent dévitalisée pouvait avoir une action bien précise sur un organe. Par exemple une infection sur les incisives centrales du haut peut provoquer des problèmes du rythme cardiaque. Les canines, autant en haut qu’en bas, peuvent être en relation avec les yeux, une baisse de la vue, un glaucome. Les premières molaires du haut peuvent être en relation avec des brûlures d’estomac.
Les deuxièmes molaires du haut peuvent être en lien avec des vertiges, et les premières molaires du bas en lien avec des soucis sur les organes de reproduction. Chez les sportifs, les dents dévitalisées ont très fréquemment été associées à des pertes de performance, des tendinites ou des claquages musculaires à répétition. Du coup, oui, votre médecin doit se soucier de votre état dentaire lors de la recherche de la cause de vos problèmes de santé.
– Élise : Merci Nathalie, nous allons arriver à la fin de cet entretien, mais peut-être souhaitiez-vous nous parler de choses que nous n’avons pas abordées.
– Nathalie : Oui. Vous savez, les bactéries buccales existaient déjà au temps de nos ancêtres. À l’époque, les dents étaient extraites avec des pinces ou des leviers. Les gens utilisaient également des remèdes naturels pour soulager la douleur dentaire. Par exemple, ils mâchaient de l’écorce de saule, qui contient de l’acide salicylique, un composé qui est également présent dans l’aspirine.
Et si heureusement les soins dentaires ont beaucoup évolué, il est bien dommage de voir que les produits transformés et industriels contribuent de plus en plus à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires parce qu’ils sont trop riches en sucre, amidon, sels, conservateurs et autres additifs. Pensez-y ! Et si je devais revenir sur une chose importante avant de conclure, je voudrais rappeler qu’il existe des pathologies dentaires insidieuses et indolores.
Les patients ne savent souvent même pas qu’ils ont un problème dentaire qui est en train de ruiner leur santé en silence. Ils n’ont pas mal, ou ressentent juste un léger inconfort. Pourtant, à force de s’adapter à l’inconfort, on gaspille son énergie de vie et on prépare le lit à d’autres maladies.
– Élise : Merci pour tous ces conseils précieux.
– Nathalie : Avec plaisir, si j’ai pu aider et informer vos lecteurs, j’en suis ravie.
La dent est un être vivant
La dent est un être vivant
Ces pathologies buccodentaires qui nous empêchent d’être en bonne santé
Nous aurons tous, un jour ou l’autre, des gencives qui saignent, des dents à dévitaliser (puis à couronner) ou des molaires qui se déchaussent. Le meilleur moyen de retarder l’échéance est de consulter son dentiste deux fois par an afin de prévenir tous ces soucis.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi un abcès pouvait se former sous une dent dévitalisée ? Pourquoi une gencive se mettait soudain à saigner ? Afin de comprendre comment nos dents développent ces pathologies (qui peuvent par effet domino entraîner des conséquences néfastes sur nos organes et dans notre sang), j’ai rencontré la Dr Nathalie Lemaire, chirurgienne-dentiste dans les Vosges. J’avais beaucoup de questions à lui poser, car ce sujet me passionne depuis des années, et j’ai découvert avec elle à quel point il était important de s’occuper du « bien-être » de ses dents pour rester en bonne santé.
– Élise : Bonjour Nathalie, pouvez-vous, s’il vous plaît, vous présenter à nos lecteurs ?
– Nathalie : Bonjour Élise, bonjour à tous. J’ai 52 ans et suis chirurgien-dentiste holistique, c’est-à-dire que j’ai toujours pratiqué une dentisterie globale et naturelle. Je suis très curieuse de nature et je m’intéresse à tous les sujets qui touchent le bien-être, tels que la médecine ayurvédique, l’homéopathie, l’acupuncture, la nutrithérapie ou la naturopathie. Toutes ces connaissances me permettent de donner un petit plus à mes patients. Le défi, pour la dentisterie du XXIe siècle, ce sera de mettre en place une prévention plus performante. Il ne suffit plus de soigner les conséquences, il faut aussi et surtout détecter et éliminer les causes des problèmes dentaires.
– Élise : Jusqu’où va la dentisterie « globale » que vous pratiquez ?
– Nathalie : Il faut être en mesure de savoir comment certains patients en sont arrivés à avoir une bouche dans un tel état… Et très souvent, en leur posant des questions sur leur mode de vie, je m’aperçois que ceux qui ont beaucoup de pathologies dentaires ont aussi : une alimentation trop riche en sucre, un diabète débutant ou bien installé, des carences minérales et vitaminiques ou un microbiote buccal complètement déséquilibré. Eh oui, nous avons une flore buccale, comme nous avons une flore intestinale, et il faut prendre soin des deux toute sa vie.
– Élise : Est-ce que les problèmes dentaires se sont amplifiés ces dernières décennies dans la population générale ?
– Nathalie : Nos ancêtres n’avaient pratiquement pas de caries, ou seulement dans une proportion minime d’environ 10 % de la population, tandis qu’aujourd’hui elle est atteinte à 98 %. Cette explosion des caries est consécutive à nos changements de vie et à la dégradation de notre alimentation qui est devenue trop « industrielle ». Par conséquent, ce n’est qu’en considérant les dents comme une partie indissociable de l’organisme que nous pourrons mettre au point des mesures susceptibles de réduire ce fléau.
– Élise : Quel rôle peuvent jouer la ménopause et l’ostéoporose sur notre santé dentaire ?
– Nathalie : Après la ménopause, l’os autour des dents à une tendance naturelle à la déminéralisation. La sédentarité, l’alcool, le tabac ou encore la nourriture industrielle sont bien entendu des facteurs aggravants, mais on peut tout de même ralentir le processus en ayant un apport protéinique quotidien régulier (poissons, œufs, protéines végétales ou animales) et un complément régulier en vitamine D, car elle favorise l’absorption du calcium par le tube digestif.
– Élise : Que faut-il surveiller dans notre bouche en dehors des dents ?
– Nathalie : Il y a les gencives, l’os de la mâchoire et les racines des dents dévitalisées qui peuvent être le siège d’infections silencieuses et non douloureuses. Cet ensemble constitue un équilibre fragile dans la bouche, autour des dents, et c’est lui qui compose le terreau d’une bonne hygiène globale et d’un bon équilibre général de la bouche. S’il y a des gencives qui saignent, c’est qu’il y a des bactéries qui sont passées à l’attaque. Il y a alors inflammation et le système de défense est activé. C’est la première étape d’une maladie infectieuse, celle que l’on appelle la maladie parodontale.
– Élise : Un souci non traité à ce niveau-là peut-il être la cause de pathologies chroniques qui affaiblissent sournoisement notre organisme et qui « épuisent » notre système immunitaire ?
– Nathalie : Oui, tout à fait, je vois où vous voulez en venir. C’est une question très importante et je vais prendre le temps de développer ma réponse. Nous avons, ou nous aurons tous, au cours de notre vie, des petits soucis chroniques de santé. Notre système immunitaire est là pour nous protéger en toute circonstance, mais parfois, après une blessure, un stress ou un petit coup de fatigue, il peut se montrer dépassé et nous souffrons alors, plus ou moins en silence, de maux difficilement descriptibles par la médecine généraliste. Nous n’imaginons même pas qu’il pourrait y avoir des liens de cause à effet entre notre bouche et le reste de notre corps.
Face à une souffrance inexpliquée, par exemple, un médecin démuni devrait toujours envisager d’autres voies à la prescription d’antidépresseurs, et c’est là qu’il doit penser à faire intervenir le dentiste. Et, une fois que vous êtes en consultation dans le cabinet dentaire, le praticien devrait toujours commencer par réaliser une radio panoramique de votre mâchoire. Si votre dentiste ne vous en a pas fait depuis longtemps, demandez-lui-en une, ou demandez-lui de vous orienter vers un endodontiste, qui est spécialisé dans la lecture et l’interprétation de ces radios.
– Élise : Vous avez évoqué la maladie parodontale. Qu’est-ce que c’est exactement, et quels sont les différents stades de son évolution ?
– Nathalie : C’est une infection bactérienne qui est responsable d’une inflammation des tissus de soutien de la dent. Elle se traduit par une gingivite, puis elle se transforme en parodontite. Le problème est dû à une accumulation de bactéries entre les dents, et à la qualité de leur jonction avec la gencive. Le stade débutant, la gingivite, disparaîtra avec un simple détartrage, mais si ce n’est pas traité, la maladie peut évoluer. C’est-à-dire qu’il peut y avoir une perte d’os autour des racines dentaires. Là, on ne peut le voir qu’avec une radio, car c’est invisible dans votre bouche. À un stade avancé de l’infection, on est obligé de poser un implant, une sorte de vis en titane fixée dans l’os qui remplace la racine d’une dent naturelle.
Avant d’en arriver là, et pour régler, ou du moins améliorer cet état inflammatoire et retrouver un terrain qui pourra aider votre os ou vos gencives à cicatriser, il est utile de faire en amont un traitement endodontique, aussi appelé traitement de racine ou de canal. Cela consiste à soigner la partie interne de la dent dévitalisée, la pulpe, lorsque celle-ci est atteinte par les bactéries.
– Élise : Comment ces bactéries peuvent-elles se retrouver sous nos dents ?
– Nathalie : Elles ont souvent été « emprisonnées » lors de la dévitalisation des dents, rendue indispensable quand elles étaient trop endommagées par les caries, et ce malgré tout le soin qui a pu être mis par votre dentiste lors de ce geste chirurgical. Une simple goutte de salive contient des millions de bactéries, et si elles pénètrent dans le canal dentaire, comme c’est malheureusement souvent le cas, elles se retrouvent enfermées entre le nerf et la gencive. Un milieu propice à leur prolifération insidieuse…
– Élise : Mais, si je n’ai aucune gêne ni aucune douleur, et qu’en plus mon dentiste ne me sensibilise pas à ce problème, pourquoi devrais-je m’alerter ?
– Nathalie : C’est souvent la question que me posent mes patients. Ces soins sont mal remboursés par la sécurité sociale et l’on peut très bien vivre pendant des années sans subir la moindre gêne à ce niveau, alors mes patients ont tendance à reporter le problème à plus tard. Mais souvent, c’est un autre symptôme qui finit par apparaître et qui les alerte sur le problème, la mauvaise haleine, ou la « manifestation vaporeuse de la pyorrhée gingivale », comme disaient les anciens !
– Élise : Pouvez-vous nous expliquer ce qui provoque cette mauvaise haleine ?
– Nathalie : C’est un symptôme qui handicape un grand nombre de personnes. Ce n’est pas une maladie, mais le signe d’un dérèglement beaucoup plus général, souvent au niveau des gencives.
– Élise : Les sprays et les bains de bouche sont-ils utiles et efficaces ?
– Nathalie : Les bains de bouche et les sprays mentholés ont une action courte et locale. Ils ne traitent pas la cause du problème. En plus, s’ils sont utilisés trop souvent, ils déséquilibrent la flore buccale et favorisent l’érosion de l’émail dentaire, ce qui augmente la sensibilité des dents au chaud et au froid. En plus, les bains de bouche contiennent de l’alcool, ce qui tue les bactéries présentes dans la bouche, les mauvaises, mais aussi les bonnes ! Cela peut aussi conduire à un déséquilibre global de la flore buccale, ce qui, au final, ne fait qu’accroître les problèmes de mauvaise haleine. Il ne faut donc pas les utiliser quotidiennement, uniquement pour du bien-être de temps en temps, car ils ne traitent pas le problème « à la racine » comme on dit.
– Élise : Est-ce que les métaux présents dans la bouche, les fameux « plombages », peuvent aussi favoriser la mauvaise haleine ?
– Nathalie : Oui, si l’on a un mélange de métaux (mercure, amalgames, nickel, titane), l’acidité dans la bouche est intensifiée, et cela favorise un déséquilibre de la flore buccale. Au contact de la salive, le mercure peut se dissoudre par exemple, et entraîner la formation de composés méthylés très toxiques. Il faut donc éviter d’avoir des métaux non précieux en bouche, et heureusement, on ne fait presque plus de prothèses en métal de nos jours.
– Élise : Est-ce que le port du masque renforce la mauvaise haleine ?
– Nathalie : Le masque diminue l’apport en oxygène dans l’organisme et il favorise une réabsorption élevée de dioxyde de carbone, alors si vous devez le porter de nombreuses heures par jour, il est important de maintenir une bonne hygiène buccale pour éviter l’halitose. De plus, certains médicaments, comme les antidépresseurs, diminuent la production de salive. Dans une bouche plus sèche, les bactéries prolifèrent, produisent plus de composés sulfurés et provoquent un déséquilibre de la flore buccale. Si vous le pouvez, ne mettez le masque que si son utilisation s’impose vraiment.
– Élise : Que peut-on faire en cas de mauvaise haleine persistante malgré les bains de bouche ?
– Nathalie : Ce sont les bactéries Gram négatif qui sont présentes dans les anfractuosités et les espaces interdentaires, ou entre les micros villosités de la langue, qui sont responsables de la formation de composés sulfurés volatils malodorants. Pour les chasser, vous pouvez prendre l’habitude de vous brosser la langue avec un gratte-langue. C’est une mesure d’hygiène complémentaire qui peut être intéressante et qui doit se faire avant le brossage, de préférence le matin, car la langue a accumulé des toxines pendant la nuit.
Pour ça, on peut utiliser une deuxième brosse à dents ou un gratte langue spécifique en cuivre. Il faut procéder de l’arrière vers l’avant en partant le plus en arrière possible sans provoquer de réflexe nauséeux. Puis, faire des mouvements en diagonale. À la fin, et même pendant le brossage, pensez à rincer la brosse à dents à plusieurs reprises à l’eau claire. Agissez toujours en douceur afin de ne pas provoquer d’irritations et d’altérations de la face du dessus de la langue et buvez toujours beaucoup d’eau, car elle participe à la santé buccale et à l’hygiène de la bouche.
– Élise : Est-ce que l’origine de la mauvaise haleine peut également se trouver dans le tube digestif, au niveau du microbiote ?
– Nathalie : Oui, une inflammation chronique de la paroi intestinale peut altérer la fonction d’absorption des vitamines et des minéraux dans le corps. Ce dernier va alors se retrouver en carence, et ça, c’est possiblement un terrain favorable pour les caries ou les maladies parodontales. On en revient toujours au même, faites attention à ce que vous mangez pour garder une bonne flore intestinale équilibrée. L’alimentation, c’est souvent à la base de tout.
– Élise : Je voudrais revenir sur le sujet des dents dévitalisées, car je pense que c’est important de comprendre ce que cela implique. Que signifie au juste « dévitaliser » une dent ?
– Nathalie : C’est le traitement qui consiste à vider les canaux au sein de la dent et à les remplir avec un matériau inerte, non biologique. C’est nécessaire quand les soins ont été apportés trop tardivement, lorsque la carie est trop profonde et qu’elle a pénétré dans le nerf. La dent est maintenue en place, elle reste fonctionnelle, mais elle est en général plus fragile.
– Élise : Pourquoi faut-il toujours surveiller ces dents alors qu’elles sont censées ne plus jamais nous faire mal ?
– Nathalie : Lorsque la dent a été couronnée, même si la technique a beaucoup progressé, mais je ne rentrerai pas maintenant dans les détails, il est très difficile pour le chirurgien-dentiste d’obturer stérilement tous les canalicules. Du coup, ils peuvent devenir des réservoirs à toxines qui vont ensuite se diffuser dans tout l’organisme. En fait, quand le nerf est mort, la structure cristalline de la dent n’a plus aucun moyen de se défendre naturellement pour limiter ou éviter le développement bactérien.
– Élise : Une dent couronnée n’est donc pas une dent que l’on peut garder à vie sans le moindre souci ?
– Nathalie : Non, il faut les surveiller. Si votre dentiste n’est pas spécialisé dans ce domaine, demandez-lui de vous envoyer vers un endodontiste qui sera capable de faire un diagnostic précis de vos dents. Il pourra identifier chaque dent infectée, la retraiter, l’extraire ou nettoyer chaque site où il a identifié une infection bactérienne profonde. En général, les gens n’ont aucune douleur et sont en bonne santé parce que leur système immunitaire fonctionne bien, mais si un jour ils font face à un épuisement immunitaire, une émotion forte, un accident ou une infection, même banale, ce système de protection mis en place depuis des années par leur corps pourrait dégringoler d’un seul coup. Même si vous êtes en bonne santé et que vous avez des gencives solides qui ne saignent pas, et donc aucun signe de maladie parodontale ou de gingivite, il vaut mieux prévenir que guérir et surveiller vos dents couronnées.
– Élise : En effet ! Je voudrais aussi savoir si l’on peut se passer de certaines dents extraites ?
– Nathalie : Non, il faut toujours envisager leur remplacement, car une édentation peut avoir des conséquences sur l’équilibre postural de notre corps, c’est-à-dire engendrer des douleurs de dos, de cervicales, des acouphènes, des migraines, des problèmes oculaires, etc. En plus, cela entraîne une mauvaise mastication des aliments. Bref, il faut toujours remplacer les dents absentes.
– Élise : Quels sont alors les meilleurs choix ?
– Nathalie : Il y a le fameux dentier appelé plus joliment prothèse amovible partielle. Il y a aussi le bridge qui est un pont qui va remplacer une ou plusieurs dents absentes en prenant appui sur les dents de part et d’autre de l’édentement. L’inconvénient de cette technique est qu’il faut abîmer 2 dents saines pour pouvoir remplacer une dent absente. Parfois, un bridge peut aussi provoquer la mort de la dent qui supporte la prothèse. Il y a aussi les implants, ils sont posés sur des supports artificiels destinés à remplacer les dents manquantes. D’ailleurs, il faut privilégier les implants en zirconium, car ce sont les seuls vraiment biocompatibles. Enfin, il y a la classique couronne dont nous avons déjà parlé, qui est une dent artificielle creuse qui sert à recouvrir une dent dévitalisée.
– Élise : Je me pose aussi quelques questions au sujet des boissons, quelles sont celles qu’il faut éviter ou au contraire privilégier pour préserver nos dents ?
– Nathalie : L’eau est très bénéfique, car elle augmente le pH de la salive, la rendant moins acide et plus basique, ce qui contribue à neutraliser les effets néfastes des aliments acides sur l’émail des dents. De plus, elle élimine les particules et les résidus alimentaires que les bactéries responsables de la carie recherchent pour s’alimenter. Elle dilue aussi les acides produits par les bactéries, ceux qui sont à la source des premières caries.
– Élise : Et le thé ?
– Nathalie : La consommation de thé, en petite quantité, et surtout jamais en excès, contribue également à améliorer plusieurs aspects de la santé buccodentaire, car il inhibe la prolifération de streptococcus mutants, la principale bactérie responsable la parodontite.
– Élise : Et comment avoir naturellement des dents blanches ?
– Nathalie : Le jaunissement naturel des dents est malheureusement inexorable avec l’âge. La dent est constituée de la dentine, c’est elle qui est naturellement blanche. Elle est recouverte d’une couche d’émail plus ou moins translucide. Avec le temps, la dentine perd de sa couleur blanche, à cause de facteurs internes et externes. Par exemple, si le sang est chargé de toxines, elles vont s’accumuler à l’intérieur de la pulpe dentaire.
Pour les facteurs externes, ce sont les acides, les sucres rapides ou les pigments colorés provenant de l’alimentation, des sodas, du tabac ou de certains médicaments qui vont venir adhérer à la surface d’un émail plus ou moins poreux. Enfin, il y a aussi le tartre et la plaque bactérienne qui viennent se déposer quotidiennement sur l’émail. Pour se protéger au mieux, une bonne mastication et des aliments riches en fibres ralentiront le jaunissement de la dentine.
– Élise : J’apprends vraiment beaucoup de choses Nathalie, je vous remercie. Est-ce que mon médecin est au courant de toutes les conséquences qu’un problème dentaire peut engendrer ?
– Nathalie : Oui, mais ils ont tendance à prescrire en priorité d’autres examens, ou à ne pas y penser tout de suite. On s’est rendu compte que chaque dent dévitalisée pouvait avoir une action bien précise sur un organe. Par exemple une infection sur les incisives centrales du haut peut provoquer des problèmes du rythme cardiaque. Les canines, autant en haut qu’en bas, peuvent être en relation avec les yeux, une baisse de la vue, un glaucome. Les premières molaires du haut peuvent être en relation avec des brûlures d’estomac.
Les deuxièmes molaires du haut peuvent être en lien avec des vertiges, et les premières molaires du bas en lien avec des soucis sur les organes de reproduction. Chez les sportifs, les dents dévitalisées ont très fréquemment été associées à des pertes de performance, des tendinites ou des claquages musculaires à répétition. Du coup, oui, votre médecin doit se soucier de votre état dentaire lors de la recherche de la cause de vos problèmes de santé.
– Élise : Merci Nathalie, nous allons arriver à la fin de cet entretien, mais peut-être souhaitiez-vous nous parler de choses que nous n’avons pas abordées.
– Nathalie : Oui. Vous savez, les bactéries buccales existaient déjà au temps de nos ancêtres. À l’époque, les dents étaient extraites avec des pinces ou des leviers. Les gens utilisaient également des remèdes naturels pour soulager la douleur dentaire. Par exemple, ils mâchaient de l’écorce de saule, qui contient de l’acide salicylique, un composé qui est également présent dans l’aspirine.
Et si heureusement les soins dentaires ont beaucoup évolué, il est bien dommage de voir que les produits transformés et industriels contribuent de plus en plus à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires parce qu’ils sont trop riches en sucre, amidon, sels, conservateurs et autres additifs. Pensez-y ! Et si je devais revenir sur une chose importante avant de conclure, je voudrais rappeler qu’il existe des pathologies dentaires insidieuses et indolores.
Les patients ne savent souvent même pas qu’ils ont un problème dentaire qui est en train de ruiner leur santé en silence. Ils n’ont pas mal, ou ressentent juste un léger inconfort. Pourtant, à force de s’adapter à l’inconfort, on gaspille son énergie de vie et on prépare le lit à d’autres maladies.
– Élise : Merci pour tous ces conseils précieux.
– Nathalie : Avec plaisir, si j’ai pu aider et informer vos lecteurs, j’en suis ravie.
Source : Magazine Ikaris n° 33
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